Pourquoi le besoin en fonds de roulement doit-il être négatif ?

Pourquoi le besoin en fonds de roulement doit-il être négatif ?

Sommaire

Un besoin en fonds de roulement négatif est une opportunité pour la trésorerie de son entreprise. En effet, le besoin en fonds de roulement (BFR) est l’un des ratios les plus importants dans la vie de votre entreprise. Son pilotage va déterminer en grande partie votre trésorerie disponible et sera à la base de votre stratégie de financement.

Qu'est-ce que le besoin en fonds de roulement ?

Le besoin en fonds de roulement mesure le décalage temporel entre les entrées et sorties de trésorerie liées au cycle d’exploitation. En conséquence, il correspond au besoin de trésorerie nécessaire pour financer ce même cycle. Il compte parmi les composantes fondamentales du pilotage de la trésorerie.

Sur le plan comptable, il correspond à une vision bilancielle et comprend l’ensemble des actifs circulants minorés du passif circulant. Le calcul du BFR est équivalent à :

BFR = [créances clients] + [stocks] – [dettes fournisseurs] – [dettes sociales] – [dettes fiscales]

La différence entre l’ensemble de ces postes représente les fonds nécessaires pour financer l’exploitation courante, captifs de ce cycle. Une société dotée d’un BFR positif représentant 30 jours de chiffre d’affaires a besoin d’immobiliser 30 jours de CA en trésorerie pour perpétuer l’exploitation.

Dans le cas d’un BFR positif, cela signifie qu’il vous faudra payer les charges d’exploitation avec un apport en capital ou des fonds empruntés. Dans le cas d’un BFR négatif, cela signifie que vous disposez d’un excédent de trésorerie. Vous pourrez, si vous le souhaitez, réduire la durée de vos crédits et/ou augmenter votre décaissement.

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Exemples de besoins en fonds de roulement positifs et négatifs

Les cas les plus courants de besoins en fonds de roulement  positifs se trouvent dans l’industrie.  En effet, la longueur des cycles de production et les conditions de paiement des clients conduisent à des niveaux de stocks et de créances élevés. Celles-ci ne seront que partiellement contrebalancées par l’encours fournisseurs.

A contrario, on retrouve régulièrement des besoins en fonds de roulement négatifs ou proches de zéro dans des modèles économiques type grande distribution. Le paiement comptant des clients induit une absence de créances. De même, dans certaines lignes de services avec un faible niveau / absence de stocks combiné à un encaissement client rapide, le BFR devient structurellement négatif.

Quels sont les avantages d'un besoin en fonds de roulement négatif ?

L’avantage d’un besoin en fonds de roulement négatif réside dans l’excédent de trésorerie dégagée par le cycle d’exploitation de l’entreprise. Cela induira :

  • Une moindre nécessité d’emprunter pour financer l’activité, et en conséquence, une diminution des coûts d’intérêts ;
  • Un risque de défaillance limité, l’activité se dotant d’un financement indirect ;
  • Une plus grande marge de liberté au niveau de la trésorerie pour saisir des opportunités commerciales.

Quelles solutions pour baisser le besoin en fonds de roulement ?

Plusieurs méthodes permettent de jouer sur la variation du BFR. Ainsi, vous générerez un supplément de trésorerie dans le cycle d’exploitation.

L’un des premiers volets consiste à moduler les délais de règlement : en allongeant ceux des fournisseurs et/ou réduisant le délai d’encaissement des créances clients.

Bon à savoir : On peut influer sur le délai d’encaissement des créances clients avec plusieurs leviers :

  • acompte partiel à la commande,
  • escompte commercial (réduction sur l’ensemble de la vente en contrepartie d’un règlement avant l’échéance de la facture),
  • mise en place d’un système de suivi de la facturation avec relance automatisée, etc.

 

Toujours sur le poste client, on notera l’affacturage. Il permet de recevoir les paiements de vos clients avant l’échéance des contrats ou délais de paiement prévus. S’il ne conduit pas directement à une baisse du BFR, il permet de percevoir les fonds du poste client en amont de leur règlement. Cette méthode présente l’intérêt de ne pas avoir à renégocier les conditions de paiement de vos clients historiques. Cependant cette solution de financement du besoin en fonds de roulement n’est pas neutre. En effet, les frais facturés par les établissements de crédits peuvent être élevés.

Parallèlement, on constate l’essor progressif de l’affacturage inversé (ou reverse factoring), méthode de financement du poste fournisseur. Cette méthode consiste en un accord tripartite entre le fournisseur, le créancier et un établissement de crédit. Elle permet d’induire une variation du besoin en fonds de roulement à la baisse pour l’acheteur. La banque paye ce dernier pour le compte du créancier dès la livraison du service ou du bien. L’entreprise réglera son fournisseur à l’échéance de la facture émise.  

Pour les sociétés dont le modèle économique intègre une gestion de stocks, il peut être nécessaire de viser une réduction de leur délai de rotation. Pour se faire, une optimisation de leur chaîne d’approvisionnement est un bon levier .

Conclusion sur le besoin en fonds de roulement

Un besoin en fonds de roulement  structurellement positif dû au modèle économique de l’entreprise n’est pas un frein à son optimisation. Il est nécessaire dans un premier temps de comprendre la définition de son BFR. Cela permet d’envisager la mise en place des mécanismes permettant sa réduction. Dans certains cas, il est même possible d’en faire une ressource de financement si le BFR devient négatif.